Est-ce du dopage ? Existe-t-il des risques ?

A-t-on le droit de s’entraîner dans un centre SimAlti ?

Est-ce conforme à l’éthique sportive ?

Existe-t-il des risques à l’utilisation de l’hypoxie ?

A-t-on le droit de s’entraîner dans un centre SimAlti ?

Oui, on a le droit !

L’entraînement en altitude se pratique beaucoup depuis les JO de Mexico. L’altitude simulée en caisson hypobare ou dans des chambres en hypoxie à pression ambiante est utilisée depuis plusieurs années notamment en Finlande, en Australie. Certains Comités Nationaux Olympiques ont déjà pris position sur la question, c’est notamment le cas en suisse où l’AOS (Association Olympique Suisse, organe faîtière du sport en suisse) s’est prononcée en faveur de l’utilisation des machines utilisées par SimAlti.

Le CIO, Comité International Olympique, a cofinancé avec le Ministère Français des Sports, un programme d’étude sur l’entraînement en hypoxie avec des athlètes de haut niveau. L’utilisation de l’hypoxie n’est pas sur la liste des méthodes interdites par l’AMA (Agence Mondiale Antidopage). De plus, si on voulait interdire l’entraînement en altitude ou en altitude simulée, il faudrait également bannir toute compétition en altitude. En effet, il peut être dangereux de mener une compétition en altitude sans se préparer. On peut dire, a contrario, qu’avec les machines utilisées par SimAlti, la santé des sportifs est ménagée par une bonne préparation.

Est-ce conforme à l’éthique sportive ?

Oui, sans aucun doute. On ne fait que reproduire des conditions naturelles qui ne sont accessibles qu’à un petit nombre de sportifs. Avec les machines utilisées par SimAlti, ces conditions sont accessibles à tous. L’entraînement en hypoxie ne représente pas de danger particulier, il y a donc préservation de la santé. De plus, l’augmentation de la performance est faite de façon active. Ce sont les potentialités de chaque athlète qui se révèlent par ce type d’entraînement.

Existe-t-il des risques à l’utilisation de l’hypoxie ?

1/ Pré-conditionnement hypoxique (PC) pour la protection du cœur:

La faculté d’adaptation du cœur à l’hypoxie peut être utilisée dans un but protecteur. Ce phénomène, appelé pré-conditionnement (PC), consiste à soumettre le coeur à un stress non létal (hypoxie aiguë) capable de le protéger contre un stress prolongé ultérieur (Lavie L, 2006).

Ce mécanisme, capable d’induire une protection contre les effets délétères d’une ischémie (manque d’oxygène), a été très étudié, et cette cardio-protection a été retrouvée dans toutes les espèces étudiées dont l’homme (Yellon et collaborateurs, 1998).

Dans sa récente revue de questions, Naeije R. (2010) conclut que l’exposition à l’altitude ne comporte pas de risque identifié de l’ischémie myocardique chez les sujets sains.

2/ L’hypoxie aiguë ne réduit pas l’apport d’oxygène au cerveau:

Une étude, parue en Septembre 2010 (Zhang et collaborateurs), montre que lors d’une exposition aiguë à l’hypoxie (1h30mn à environ 5800 m d’altitude), l’extraction d’oxygène au niveau du muscle décroît au cours du temps, alors que l’extraction cérébrale reste constante.

Il existe donc des mécanismes adaptatifs permettant aux organes vitaux d’être préservés en situation hypoxique aiguë. Les risques encourus par des personnes saines à s’exposer passivement à des altitudes jusqu’à 5800 m sur une durée d’une heure maximum sont actuellement très étudiés par les chercheurs mais jamais démontrés.

Fischer et col. (2004) ont clairement démontré par IRM qu’on n’observe aucun changement de volume du cerveau humain (oedème cérébral) durant les 10 premières heures d’une exposition à une altitude supérieure à 4600 m. Cette augmentation du volume cérébral ne peut intervenir qu’après 16 à 32 heures.

Wolff (2000) a prouvé que l’exposition à la haute altitude augmente le débit sanguin cérébral de façon à maintenir une oxygénation cérébrale constante.

En revanche, seront exclues de ces expositions hypoxiques, toutes les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale, les personnes atteintes de cardiopathie et cardiomyopathie, ainsi que les femmes enceintes.

Bibliographie

– Fischer R, Vollmar C, Thiere M, Born C, Leitl M, Pfluger T et al. No evidence of cerebral oedema in severe acute mountain sickness. Cephalagia. 2004. 24(1): 66-71.

– Lavie L, Lavie P. Ischemic preconditioning as a possible explanation for the age decline relative mortality in sleep apnea. Med Hypotheses. 2006; 66(6): 1069-73.

– Naeije R. Physiological adaptation of the cardiovascular system to high altitude. Prog Cardiovasc Dis. 2010 May-Jun; 52(6):456-66.

– Pacha MA, Newman JH. High-altitude disorders: pulmonary hypertension: pulmonary vascular disease: the global perspective. Chest. 2010 Sep; 138(3): 763.

– Wolff CB. Cerebral blood flow and oxygen delivery at high altitude. High Alt Med Biol. 2000. 1(1): 33-8.

– Yellon DM, Baxter GF, Garcia-Dorado D, Heusch G, Sumeray MS. Ischaemic. Preconditioning: present position and future directions. Cardiovasc Res. 1998 Jan; 37(1): 21-33.

– Zhang P, Downey HF, Shi X. Accute intermittent hypoxia exposures enhance arterial oxygen delivery. Exp Biol Med (Maywood). 2010 Sept; 235(9): 1134-41.

« Avec 6 séances sur 3 semaines j’ai expérimenté le concept SimAlti. Ma curiosité de runner, blogueur et journaliste running m’avait incité à voir plus loin que les publications et autres témoignages que j’avais pu consulter sur le sujet. Mon principe sur mon blog Running Café est de tester : chaussures, équipements, nutrition … alors moi, qui avait eu tant de difficultés pour arriver au somment du Mont-Blanc en 2008 ou pour courir en altitude au Népal en 2009, j’étais le cobaye parfait. Mon objectif était le marathon de Berlin en septembre dernier. Pas d’altitude donc mais une recherche de performance avec un chrono espéré aux alentours de 3h. Malheureusement victime d’une tendinite lors de ma préparation je n’ai pas pu suivre mon programme habituel pour préparer sérieusement la course.

J’étais un peu résigné et progressivement avec les séances SimAlti j’ai constaté que mes fractionnés étaient plus faciles et je
réalisais les basesnécessaires à mon temps objectif sans véritablement forcer. J’ai donc fait 2 petites compétitions de préparation :

un trail de 20 km avec une victoire dans ma catégorie ; puis un 10 km une semaine avant la date fatidique pour conforter ces nouvelles sensations d’aisance, encore une victoire aisée et un chrono aux alentours de 40’ qui me faisait à nouveau espérer de passer sous la barre des 3 h. Direction Berlin, gonflé à bloc, malgré la raréfaction d’oxygène 😉 … Parti sur des bases prudentes de 4’20 par kilomètre, mon ischio droit a malheureusement lâché au 18 ème … Par prudence, et pour ne pas aller jusqu’à une déchirure, j’ai stoppé la course frustré car je me sentais vraiment super bien.

Je peux, en plus des articles que j’ai publiés sur mon blog, conclure malgré tout que cette expérience SimAlti a été positive. En effet, j’ai rattrapé un entraînement rendu chaotique par une blessure, j’ai gagné en confiance et en récupération. Je conseille à ceux qui ont un objectif d’ajouter quelques séances SimAlti à leur préparation. Ce n’est pas du dopage, comme certains me l’on fait remarquer, mais une recherche d’un plus qui permet de vivre plus sereinement les phases parfois difficiles d’un entraînement un peu rude.

Je retenterai sans doute l’expérience pour une autre aventure cette fois en montagne pour évaluer aussi les bienfaits du principe dans des épreuves en altitude. »

Patrick, 63 ans, Marathonien, traileur, journaliste running (http://www.trackandnews.fr/)
« 3 juillet 2011, Annecy. Me voici au départ du Triathlon CD d’Annecy. Superbe épreuve faite 2 ans auparavant, mon premier CD à l’époque, fini en 3h06. Honorable sans plus car peu d’entrainement. Cette année, rebelote, peu (pas) d’entrainement, en effet, depuis octobre, c’est en tout est pour tout : 1h30 de natation, 250kms en vélo mais tout de même un bon entrainement à pied. Un seul changement : Simalti. Commencé fin mai, j’ai eu le temps de faire 6 séances avant le jour J. Dans la théorie, je dois faire moins bien qu’il y a 2 ans. Hors, je sors mieux de l’eau, je roule mieux (et pourtant, j’avais un bon entrainement il y a 2 ans !) et je fais ma meilleure CàP sur CD : 2h51 ! 15min de gagnées, parfait ! J’enchaine la semaine suivante avec le Triathlon de Paris : je fais le vélo en 1h00 et la CàP en 40min (j’améliore mon record !)…la question ne se pose même pas, Simalti, ça marche ! Accompagné d’un véritable entrainement – que je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire à cause des études et du travail (alternance) – je n’ose même pas imaginer les bénéfices du programme ! Merci Joséphine, merci Aurélie ! « 
Germain, 23 ans, Triathlète